lundi 14 janvier 2008

Année spatiale «très riche» pour l'Europe avec 10 missions



Agence France-Presse

Paris

L'Europe participera en 2008 à dix missions spatiales, concernant aussi bien la station internationale ISS que les sciences, l'astronomie ou les avancées technologiques, s'est félicité lundi le Directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain.


Premier grand rendez-vous de l'année: le lancement le 7 février du laboratoire européen Columbus à bord d'une navette spatiale vers l'ISS. «L'ESA, a souligné M. Dordain, deviendra ainsi un partenaire concret de la Station».

Quelques semaines plus tard, l'Europe franchira un nouveau pas vers l'ISS avec le lancement, vers le 22 février, du premier vaisseau ravitailleur européen, l'ATV Jules Verne. «Véhicule le plus complexe que l'ESA ait réalisé», a noté M. Dordain, il pourra acheminer jusqu'à 7,5 tonnes de cargaison et rehausser l'orbite de la Station.

En ce qui concerne la science pure, l'Agence spatiale européenne mettra sur orbite Goce, «un véritable bijou» qui améliorera la mesure de la gravité terrestre d'un facteur 100 par rapport à ce qui se fait actuellement, a précisé le Directeur général.

Les astronomes attendent pour leur part le lancement simultané par une fusée Ariane de «deux grands sommets du programme scientifique», selon M. Dordain, le télescope spatial Herschel et l'observatoire Planck. Herschel observera entre autres l'Univers «froid», en particulier la formation des étoiles et des galaxies, tandis que Planck fournira des informations essentielles sur la création de l'Univers et l'origine de la structure cosmique.

Concernant l'observation de la Terre, sera lancée la mission SMOS (étude de l'humidité des sols et de la salinité des océans), avec le microsatellite Proba-2, a encore précisé M. Dordain.

L'ESA mettra par ailleurs sur orbite Giove B, un satellite qui va servir à tester dans l'espace les technologies mises en oeuvre dans le futur réseau de navigation satellitaire européen Galileo.

Enfin, l'Agence européenne a des instruments sur la mission indienne Chandrayann-1 à destination de la Lune et est intéressée par la mission d'une navette spatiale pour réparer et moderniser le télescope spatial américano-européen Hubble.

M. Dordain s'est prononcé en faveur des vols habités, estimant que l'Europe devait «inventer son futur» dans ce domaine. Pour lui, cela «passera par une décision, ou non, sur la mise au point d'un transport d'équipage».


Vols habités dans l'espace: l'Europe doit y réfléchir

L'Europe doit poursuivre ses vols habités dans l'espace, mais doit réfléchir à la manière dont elle doit le faire, a estimé lundi à Paris au cours d'une conférence de presse le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain.

«Un programme spatial sans vol habité me semble boiteux», a affirmé M. Dordain, «il faut que l'Europe garde ou augmente son activité» dans ce domaine.

À près de quatre semaines du lancement du laboratoire européen Columbus vers la Station spatiale internationale (ISS), accompagné de deux spationautes de l'ESA - l'Allemand Hans Schlegel et le Français Leopold Eyharts -, le directeur général a déclaré que l'Europe devait «réfléchir» à la forme que prendrait à l'avenir sa présence humaine dans l'espace.

«Il faut inventer l'avenir des vols habités», a-t-il dit. Mais «le rôle de l'Europe dans ces vols sera différent» selon que «l'on se lance ou pas dans un programme de système de transport d'équipage». Les spationautes européens empruntent aujourd'hui les véhicules spatiaux américain (navettes) et russe (Soyouz).

L'ESA, a-t-il rappelé, envisage une association avec les Russes pour un nouveau véhicule.

M. Dordain s'est par ailleurs révolté contre l'idée d'un abandon trop hâtif de l'ISS, les vols de navettes américaines devant s'arrêter en 2010.

«Si l'on met le mot "fin" à l'exploitation de la station spatiale internationale avant même de l'exploiter, ce n'est pas le meilleur moyen d'attirer les scientifiques», a-t-il souligné en annonçant qu'une discussion aurait lieu au printemps avec les partenaires «sur le calendrier d'exploitation».

«Je suis persuadé qu'un accès continu à l'espace va permettre de faire des avancées scientifiques et technologiques majeures», a-t-il poursuivi.

Le spationaute Léopold Eyharts doit y passer au moins deux mois après l'installation du laboratoire Columbus.